La phagocytose est généralement perçue comme un moyen d'éliminer microbes ou particules indésirables par les macrophages. Pour autant, les études initiales menées par le célèbre immunologiste Metchnikoff [Tauber AI,
2003], ont démarré avec l’observation d’amibes utilisant la phagocytose pour se nourrir de micro-organismes. L'existence des macrophages doués de phagocytose a été établie bien plus tard, chez les organismes multicellulaires, suggérant l’évolution d’un mécanisme ancestral d'acquisition de nutriments vers un système de défense particulièrement efficace contre l’invasion de micro-organismes. Des travaux effectués sur l’amibe, la drosophile et des cellules cancéreuses, décryptent le rôle de la protéine Phg1A/TM9SF4 dans ces différents aspects de la phagocytose. Chez l’amibe et la drosophile, elle est nécessaire à l’internalisation de bactéries [Cornillon
et al.,
2000, Bergeret
et al.,
2008] alors que les cellules issues de mélanome utilisent TM9SF4 pour l’ingestion de lymphocytes tueurs, évitant ainsi leur destruction par ces cellules immunitaires [Lozupone
et al.,
2009]. Ce cannibalisme cellulaire est-il également un moyen d’acquérir les nutriments nécessaires à leur croissance dans un milieu pauvre en nutriments ? Nul doute que l’étude de l’amibe n’ait encore beaucoup de choses à nous apprendre sur la physiologie cellulaire et les mécanismes cancéreux.
Cet ensemble de résultats est commenté dans une opinion écrite par Marie-Odile Fauvarque de notre laboratoire, et Stefano Fais (Institut national de la santé, Rome) pour la revue
Trends in Molecular Medicine.