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Manger pour se nourrir ou se défendre ? De la phagocytose au cannibalisme cellulaire



Le cannibalisme cellulaire est-il également un moyen d’acquérir les nutriments nécessaires dans un milieu pauvre en nutriments ? Un ensemble de résultats est commenté dans une opinion pour la revue Trends in Molecular Medicine.

Publié le 12 mars 2012
La phagocytose est généralement perçue comme un moyen d'éliminer microbes ou particules indésirables par les macrophages. Pour autant, les études initiales menées par le célèbre immunologiste Metchnikoff [Tauber AI, 2003], ont démarré avec l’observation d’amibes utilisant la phagocytose pour se nourrir de micro-organismes. L'existence des macrophages doués de phagocytose a été établie bien plus tard, chez les organismes multicellulaires, suggérant l’évolution d’un mécanisme ancestral d'acquisition de nutriments vers un système de défense particulièrement efficace contre l’invasion de micro-organismes.

Des travaux effectués sur l’amibe, la drosophile et des cellules cancéreuses, décryptent le rôle de la protéine Phg1A/TM9SF4 dans ces différents aspects de la phagocytose. Chez l’amibe et la drosophile, elle est nécessaire à l’internalisation de bactéries [Cornillon et al., 2000, Bergeret et al., 2008] alors que les cellules issues de mélanome utilisent TM9SF4 pour l’ingestion de lymphocytes tueurs, évitant ainsi leur destruction par ces cellules immunitaires [Lozupone et al., 2009]. Ce cannibalisme cellulaire est-il également un moyen d’acquérir les nutriments nécessaires à leur croissance dans un milieu pauvre en nutriments ? Nul doute que l’étude de l’amibe n’ait encore beaucoup de choses à nous apprendre sur la physiologie cellulaire et les mécanismes cancéreux. 

Cet ensemble de résultats est commenté dans une opinion écrite par Marie-Odile Fauvarque de notre laboratoire, et Stefano Fais (Institut national de la santé, Rome) pour la revue Trends in Molecular Medicine.

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