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Fait marquant

miR-940 un biomarqueur potentiel du cancer du sein



Les microARN sont des ARN non codants pouvant réguler l’expression de plusieurs gènes. Plusieurs fonctionnent comme des oncogènes ou des suppresseurs de tumeurs. Des chercheurs du laboratoire ont identifié l'un d'eux comme étant un biomarqueur potentiel du cancer du sein.

Publié le 30 mars 2015
Les microARN (miRNA) sont des ARN non codants endogènes. Chacun d’entre eux régule l’expression de plusieurs gènes. Chez l’homme, la moitié des microARN annotés sont localisés dans les régions génomiques associées au cancer et les études récentes montrent que plusieurs microARN fonctionnent comme des oncogènes ou des suppresseurs de tumeurs. En conséquence, les microARN offrent un potentiel riche et encore peu exploré comme biomarqueurs diagnostic et/ou prédictifs en oncologie.

Des chercheurs de notre laboratoire ont inféré le réseau des microARN chez l’homme (Figure) ; ils en ont identifié trois dont les cibles potentielles se situent au niveau de la régulation de la signalisation cellulaire par les petites GTPases. Ces chercheurs ont démontré que ces trois microARN affectaient l’organisation du cytosquelette et la motilité cellulaire. Toutefois, bien que ciblant des gènes communs, la surexpression de ces microARN a un impact différent sur le devenir cellulaire. L’un, miR-661, augmente la phosphorylation de la chaîne légère de la myosine II impliquée dans la contraction cellulaire et accroît l’invasion cellulaire ; le reflet d’un caractère oncogénique. Au contraire, les deux autres microARN, miR-612 et miR-940, inhibent la phosphorylation de cette même protéine et l’agressivité des cellules, des propriétés plutôt caractéristiques des suppresseurs de tumeur.

Les chercheurs ont enfin démontré que miR-940 est un biomarqueur potentiel pour le cancer du sein. En effet, l’analyse de plusieurs jeux de données d’expression des microARN chez des patients a permis de montrer que l’expression de ce microARN était significativement diminuée chez les patientes, comme on peut l’attendre d’un gène suppresseur de tumeur.


Le réseau des microARN chez l’homme a été inféré à partir des bases de données de prédiction de cibles potentielles des microARN (TargetScan, DianamicroT). Chaque nœud de ce réseau est un micriARN et chaque arc représente le pourcentage de cibles partagées entre deux microARN. Plusieurs sous-réseaux baptisés « club assorti » et qui regroupent les microARN très connectés partageant un très grand nombre de cibles, ont ensuite été extrait de ce réseau. L’un de ces clubs est constitué de trois microARN, hsa-miR-612, hsa-miR-661, et hsa-miR-940.

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